Préambule
Du fait de la dégradation constante des conditions de vie, il sévit fréquemment, dans plusieurs communautés du pays en général et à Kinshasa en particulier, des pathologies telles que le paludisme, la poliomyélite, la trypanosomiase, la tuberculose, les maladies diarrhéiques et par moment le choléra, qui menacent la santé des populations et constituent à la longue un frein au développement de la RDC. A ce fardeau est venu s’ajouter le coût dévastateur du VIH/SIDA.
Dans le contexte actuel de ressources limitées, il n’est pas possible pour le pays de développer au maximum et en même temps tous les aspects relatifs aux soins de santé. Des priorités doivent être définies au sein du secteur sanitaire et entre les divers autres secteurs. Ce qui invite les autorités du pays au niveau central et à celui des provinces à innover en faisant appel à une participation très large des intervenants de la société pour maximiser les possibilités des solutions aux problèmes de santé publique.
Il est possible de renforcer notre système de santé en allant au-delà du seul système de soins de santé avec la formation d’un personnel qualifié et capable de travailler au niveau opérationnel du système de santé de notre pays.
C’est pour combler le vide précité, et pour répondre aux besoins croissants de préservation de la santé des populations, que l’UMK entend apporter sa contribution à travers sa Faculté de Santé Publique, organisant des cours du premier et du deuxième cycle.
Spécificité du Système de Santé
Le système de santé est plus large que le système de soins de santé. En effet, le premier est un ensemble d’éléments qui, combinés entre eux et grâce à des relations particulières entre eux et avec les éléments extérieurs, permet de promouvoir, de restaurer ou d’entretenir la santé.
Par contre, le système de soins de santé est un ensemble des prestations fournies à la population par des médecins et des paramédicaux, à titre préventif ou curatif. Il s’agit, dans le premier cas, d’empêcher l’apparition et le développement d’une maladie ou les complications de celle-ci. Dans le second cas, la médecine curative vise le traitement ou la guérison d’une maladie déclarée.
La santé publique contribue certes aux sciences de la santé. Mais sa spécificité est qu’elle s’intéresse à l’analyse des phénomènes de santé dans les populations, plutôt qu’au niveau des individus.
L’objectif de la santé publique est de lutter contre les problèmes de santé et de promouvoir un environnement favorable à la santé des populations. Etudier la santé publique, c’est apprendre à connaître ce qui détermine la santé de la population, au-delà des seuls aspects biologiques et physiques.
En effet, plusieurs facteurs concourent à la santé des populations notamment des facteurs individuels (âge, sexe, hérédité), les influences sociales, les conditions de vie et de travail, les conditions générales (environnement économique, politique, culturel, etc.).
Contenu du Programme
La santé publique fait appel à des nombreuses disciplines et sources de connaissances : la médecine, la para médecine, la bio statique, le droit, l’économie, la sociologie, la psychologie, l’anthropologie, la pédagogie, l’épidémiologie, le management, les sciences politiques, la communication, etc.
Elle mobilise des méthodes d’intervention variées (quantitatives et qualitatives) et souvent dans le cadre d’approches intersectorielles, comme indiqué en détail dans le programme des cours.
Trois options sont envisagées au cycle de Licence :
- La Gestion des Institutions de Santé ;
- La Gestion Hospitalière ;
- La Nutrition Humaine.
Produits et Débouchés
Les enseignements de la Faculté de Santé Publique visent à former les étudiants aux divers métiers de la santé publique et les préparer à travailler dans des structures soucieuses de promouvoir la santé des individus, des familles ou des communautés.
De manière spécifique :
- Gestion Hospitalière : à la fin de ses études le candidat sera capables d’assurer la coordination des programmes et/ou activités dans les différents programmes verticaux intégrés au système de santé ;
- Gestion des Institutions de Santé : à la fin de ses études le candidat sera capable d’élaborer un budget hospitalier, d’assurer la gestion comptable des flux financiers, la gestion du personnel et la production des statiques hospitalières ;
- Nutrition Humaine : à la fin de ses études le candidat sera capable d’observer le fonctionnement pratique du 2ième échelon du système de santé et d’écrire le profil sanitaire et nutritionnel, et d’effectuer l’inventaire alimentaire, assurer l’éducation, la surveillance et le marketing nutritionnel.
De manière plus générale :
Les professionnels de santé publique formés à l’UMK devront être capables de participer à :
- La planification des politiques, des programmes ou projets de santé ;
- L’analyse et l’évaluation des scénarios d’actions possibles ;
- La préparation des outils appropriés au contexte d’intervention ;
- L’exécution et le suivi-évaluation des politiques, programmes et projets de santé.
Ils peuvent ainsi occuper :
- Des postes de cadre ou de gestionnaire dans des structures de soins ( hôpitaux, maisons de repos, centres de santé) dans divers milieux professionnels ( ministères, observatoires, instituts de veille sanitaire, structures parastatales, organisations internationales, organisation non gouvernementales, associations, firmes pharmaceutiques) ;
- Des mandats d’enseignement ou de recherche (universités, instituts et centres de recherche) ;
- De conseil dans des cabinets et bureaux d’études.